Mieux qu’à la Capitale

Ces 8 choses que vous ignoriez sur le carnaval de Charleroi

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Si on vous dit “carnaval”, vous pensez probablement à “masque, déguisement, confettis, gilles, oranges” et vous auriez raison ! Mais pas seulement...

Parce que, depuis ses origines, le Carnaval de Charleroi n’a cessé de se réinventer aux rythmes des évolutions de la ville et de ses populations. Certains changements se sont ancrés dans la tradition, d’autres furent oubliés. Voici une petite sélection de choses insolites sur le carnaval de Charleroi, le carnaval qui se recrée :

1. Deux cortèges pour le prix d’un !

Projetez-vous plus de 120 ans en arrière. Deux cortèges sillonnent Charleroi. Un à la Ville Haute et un autre à la Ville Basse. Ils sont tous deux composés de sociétés officielles carolos. En 1897, les deux cortèges fusionnent et s’ouvrent aux sociétés « étrangères » à la ville, invitées par le comité d’organisation du carnaval. Cette cohorte bigarrée pouvait rassembler plus de 30 sociétés ! Cette belle petite troupe déambulait selon un itinéraire allant de la Ville Basse, d’où partait le cortège, à la Ville Haute, où il se disloquait.

Et les gilles dans tout ça ? La première société sera créée un peu moins de 50 ans plus tard, en… 1945 !

2. Au bal masqué, ohé, ohé !

Fin 19ème et début 20ème siècle, les cortèges carnavalesques du dimanche-gras (celui des enfants) et du mardi-gras (celui des sociétés) étaient accompagnés, durant plus de 3 semaines, de bals populaires sur les places de la ville aménagées de kiosques pour les fanfares, dans des cafés (Métropole, Cheval Arabe) et dans certaines institutions de la ville, comme les salons de la Bourse (avec le fameux bal des X) et l’Eden-Théâtre.

Vivement le retour des bals !

3. Pour toi, public !

Le Carnaval rassemble ! Les gens descendent en rue pour défiler ou pour voir passer le cortège. Mais saviez-vous qu’au siècle dernier, c’est de marée humaine dont parle la presse ? Plus de 50.000 personnes assistaient au carnaval ! Ce qui en faisait un des plus gros carnavals de Belgique ! La rue de la Montagne était tellement noire de monde, qu’il fut question un moment d’y instaurer un sens de circulation pour les piétons !

Gazette de Charleroi, 20/02/1901, p. 2

4. Le Carnaval a un incroyable talent ?

À  l’époque, participer au carnaval était synonyme de compétition ! Et pour cause… Dès 1897, un jury évaluait les sociétés selon leur déguisement et l’animation qu’elles suscitaient. Les plus originales pouvaient recevoir des primes ou des bannières (dès 1904). La cérémonie de remise de prix se déroulait à l’hôtel de Ville et se terminait par un vin d’honneur.

5. Une ville décorée ?

De nos jours, la période de carnaval est moins visible en rue, contrairement à celle de Noël. Il n’en a pas toujours été ainsi. Dès les années 1880, la ville s’illuminait grâce aux becs de gaz et poteaux électriques installés pour l’occasion entre la Gare du Sud et la rue Neuve. Banderoles, oriflammes et drapeaux (belges et carolos) ornaient quant à eux les façades des maisons et bâtiments publics. Et toute la population se réunissait pour s’émerveiller devant les feux de Bengale, plantés dans les trottoirs aux pavés arrachés, et le grand feu d’artifice qui offrait un spectacle d’envergure.

6. À vos masques, prêt·e·s, carnavalez !

Depuis quelques années, le carnaval est surtout une occasion pour les enfants de se déguiser. Pourtant, à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, tout adulte qui ne sortait pas déguisé se risquait à des coups de vessie attachée à un bâton. Ainsi, hommes et femmes vêtus d’un domino (sorte de large cape noire ou rose) et d’un loup, entretenaient des intrigues (faire deviner son identité aux autres). Dès 1900 cependant, les organisateurs du carnaval regrettaient la forte diminution du port de masques et de déguisements.

Gazette de Charleroi, 07/03/1897, p1.

7. Des confettis, comme s’il en pleuvait !

L’utilisation de vessies attachées à un bâton, objet indispensable du carnaval, fut interdite dès 1896. Le règne des serpentins et confetti s’ouvre alors. Ces derniers, comme de nos jours, sont vendus par des « gagne-petit » à qui ils procurent un revenu complémentaire. Ils sont ensuite au cœur de batailles épiques dans les rues et les cafés.

Aujourd’hui, on adore toujours autant faire pleuvoir les confettis mais on pense aussi à l’écologie et on évite les encres qui polluent.

8. Toute la musique que j’aime !

Batteries et fanfares accompagnent gilles et groupes costumés. Il en était de même à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle : chaque société du défilé -ou presque- était accompagnée de musiciens. Violes et accordéons accompagnaient les chanteurs de rue. Les airs célèbres qui ont fait le carnaval de Charleroi sont aussi bien des chansons françaises, comme « Viens Poupoule » de Felix Mayol, que des chansons de chez nous, en wallon, comme « El Ducasse du Bos » de Jacques Bertrand.

En arrivant jusqu’ici, on espère que vous avez appris quelques petites choses sur le Carnaval de Charleroi !

Vous en connaissez d’autres ou vous avez des souvenirs à partager ?
N’hésitez pas à nous les envoyer !