Et alors, ce forum ?
Analyse partagée de Charleroi
« Je suis ici, aujourd’hui, parce que je crois au rôle libérateur de la culture, au fait qu’elle contribue à créer de la cohésion sociale dans une ville », assure Alissia.
« Si on ne se bat pas pour la culture, pourquoi se bat-on ? », sourit Frédéric.
Pour Sébastien, pas de doute, « La culture est la clé, la source, elle prépare à l’intérêt et à la connaissance ».
Ambiance studieuse ce samedi 27 janvier dans la brasserie de l’Eden ! Farceuse, aussi… Pour illustrer le forum destiné à faire émerger les enjeux qui guideront l’action du centre culturel en 2020-2025, période de son prochain programme, l’équipe a fait appel au caricaturiste, Vince, et à l’ANPU, l’Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine qui l’accompagne depuis plusieurs mois dans l’analyse partagée de son territoire.
Ville inclusive et polycentrique
L’objectif du jour était clair : citoyens, acteurs socio-culturels carolos, représentants d’associations subsidiées par la Fédération Wallonie-Bruxelles… étaient invités à débattre des deux piliers qui sous-tendent l’action de l’Eden aujourd’hui mais aussi demain. Deux questions essentielles. Comment faire ville ensemble ? Et quelles alternatives à la crise ?
Pour canaliser la parole, libérer l’imagination, débrider la créativité, permettre à l’intelligence collective d’émerger, une méthodologie s’imposait. Les participants ont été répartis en groupes, des animateurs ont facilité les débats et à l’issue de chaque atelier (un par question), des rapporteurs étaient chargés de présenter la synthèse des réflexions à l’ensemble des participants.
Co-construire des événements
Au final, que retenir de cet énorme remue-méninges ? Des idées à foison et plusieurs lignes directrices car même si les débats en atelier étaient tous différents – ils étaient forcément colorés par la personnalité et le background des contributeurs –, certains souhaits ont été exprimés dans la plupart des groupes. Notamment la nécessité que Charleroi soit une ville inclusive (pensée pour que chacun y ait sa place dans le respect de ses spécificités et singularités) et polycentrique (son attractivité ne doit pas se limiter à l’intra-ring mais s’étendre à tous les districts).
Les intervenants ont également mis en avant l’envie de voir se co-construire plus d’événements participatifs comme le Carnaval (pour que tous les citoyens se rencontrent dans leur diversité, qu’ils puissent explorer de nouvelles zones en n’étant pas assigné à un rôle) et que la ville se dote d’équipements (bancs, aires de jeux pour enfants…) permettant à chacun de se réapproprier l’espace public. Autres pistes avancées pour faire ville ensemble : faire percoler la culture dans des lieux inattendus, favoriser la transmission de patrimoines immatériels.
Un jardin d’Eden
Après le lunch et une pause récréative à la Grande Fabrique du Carnaval, les débats ont repris sous l’angle des alternatives à la(les) crise(s)… Constat partagé par tous : la crise, c’est aussi une opportunité de changement. Un groupe a pointé le rôle que pouvait jouer l’Eden en tant qu’interface entre les différentes parties prenantes (citoyens, experts, pouvoirs publics, milieu associatif…), à condition de mêler réflexions et actions. Entendu dans un autre groupe : cette possibilité pour l’Eden de s’imposer comme un lieu poreux, propice aux échanges et aux convergences. Un espace de tous les possibles…
Et maintenant ?
Place à l’analyse ! À l’équipe du centre culturel d’examiner les pistes soulevées et d’identifier celles à creuser. Ou, pour paraphraser l’ANPU, de voir comment de cet arbre de la connaissance cultiver un jardin partagé. Un jardin d’Eden.